Ils détenaient illégalement des singes capucins, un couple de retraités azuréens devant le tribunal

Article publié dans Nice Matin le 04/07/2022 – par Christophe Perrin

Des retraités vivent à L’Escarène avec deux singes capucins en toute illégalité. Les animaux ont été saisis et placés à Fréjus. Mais le couple, jugé en correctionnelle, garde espoir de les récupérer.

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Christian et Christianne, un couple de retraités, coulaient des jours heureux à l’Escarène avec Chipie et Lucky, deux singes capucins d’Amérique centrale. Jusqu’à ce que des gardes de l’Office national de la Biodiversité leur tombent dessus.

La détention de ces animau sauvages est soumise à un certificat de capacité. Or Christiane avait déjà été avertie en 2014. Non seulement elle n’a pas passé le siplôme indispensable mais elle a accueilli un second singe. « J’ai craqué. Il étant dans une boîte aux chaussures au port. Je l’ai acheté », confesse Christiane.

L’OFB a relancé une mise en demeure en 2017. Sans davantage de résultat. Cette fois, la méthode forte a été choisie. Des sapeurs-pompiers ont été appelés à la rescousse pour capturer les singes et les placer au zoo de Fréjus. L’opération n’a pas été sans risque. Stressés, les capucins ont mordu plusieurs intervenants.

Le couple, privé de ses animaux de compagnie peu ordinaires, est renvoyé en correctionnelle, entre un trafiquant de drogue et une affaire de corruption de mineur. « Pourquoi ne pas avoir régularisé la situation ? », questionne la présidente Marion Menot. « Madame est reconnue comme adulte handicapée. Elle était noyée par la législation », argumente en défense Me Cannelle Lacarriere

Restitués si…

Deux représentants de l’OFB rappellent que la préfecture avait donné par le passé une autorisation à Christiane de détenir « une espèce sensible à son domicile ». A l’époque, c’était un capucin mâle. Or, c’est une femelle de 18 ans que possède le couple, selon un vétérinaire. « On ne comprend pas l’expertise », soupire Christian.

« Cette espèce n’est pas classée comme protégée mais sa détention est réglementée », rappelle le procureur Ludovic Manteufel, qui requiert six mois de prison avec sursis et 1000 euros d’amende. Me Lacarriere lui oppose la déclaration d’une association de défense des primates qui estime la saisie abusive : « Ce sont des animaux âgés et imprégnés. Mes clients sont interdits de ontact avec eux. Madame perd ses supports affectifs. »

Le tribunal s’est montré compréhensif en ajournant le prononcé de la peine.

Christian, qui a commencé à passer son certificat de capacité, est encouragé à aller au bout de sa démarche. En cas de réussite, la justice lui restituera Chipie et Lucky. Il evitera ainsi toute sanction. Un jugement salué par la défense.

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